Eléments historiques divers

L'Est creusois, aux confins du diocèse de Limoges

Aujourd'hui, le diocèse de Limoges correspond exactement aux départements de la Haute-Vienne et de la Creuse. Mais autrefois ? C'est une question intéressante pour nos trois paroisses, qui sont aux frontières du diocèse.

  • Le diocèse de Limoges a été fondé par St Martial ; les historiens s'accordent à peu près pour dire qu'il a vécu au III° siècle (siècle s'étendant de 201 à 300 après Jésus Christ), donc la fondation du diocèse remonte très probablement à la seconde moitié du III° siècle ;
  • à cette époque, le territoire du diocèse était celui de la "cité romaine" (civitas) des Lémovices, qui correspondait grosso-modo à l'ensemble des trois départements limousins (Corrèze, Creuse et Haute-Vienne), et dont le siège était à Augustoritum (aujourd'hui Limoges), ville fondée par les Romains vers l'an 10 avant Jésus Christ ;
  • mais en ce temps-là, la notion même de "limite" ou "frontière" entre les cités romaines était relativement floue ; elle s'est précisée lentement, au fil des siècles, avec le défrichement progressif des forêts qui occupaient l'essentiel des zones interstitielles entre les centres urbains, et l'implantation de "villas" romaines, puis d'habitations (ou parfois de monastères) dans les clairières, groupes de bâtiments qui, au fur et à mesure de leur extension, sont devenues des villages, puis des paroisses ;
  • c'est ainsi que, dans l'Est creusois, le territoire correspondant aux douze paroisses de Basville, Chard, Châtelard, Crocq (sans Montel-Guillaume), Dontreix, Lioux-les-Monges, Mautes, La Mazière-aux-Bons-Hommes, Mérinchal, Saint-Bard, Saint-Oradoux-près-Crocq et La Villeneuve s'est trouvé dans la cité romaine des Arvernes, et donc dans le diocèse de Clermont ;
  • quant à l'ancienne paroisse du Châtelet-Entraigues, elle s'est trouvée dans la cité romaine des Bituriges, et donc dans le diocèse de Bourges (qu'est devenue cette ancienne paroisse ? son nom a été modifié en Ste Radegonde, bien avant la Révolution ; la partie Châtelet / Ste Radegonde est maintenant rattachée à Budelière, alors que la partie Entraigues, située entre la Tardes et le Cher comme son nom l'indique, est rattachée à Evaux les Bains) ;
  • par une bulle du 13 août 1317, le pape Jean XXII (natif de Cahors) crée le diocèse de Tulle, en détachant la partie sud du diocèse de Limoges (le "Bas Limousin") ; mais les limites de ce nouveau diocèse de Tulle ne correspondent pas du tout à celles du département actuel de la Corrèze ; en particulier, tout le secteur d'Ussel, proche de la Haute Marche, reste dans le diocèse de Limoges ;
  • à la Révolution, les diocèses catholiques sont rayés de la carte et remplacés par des diocèses constitutionnels départementaux (non reconnus par le pape de l'époque, Pie VI) ; c'est ainsi que, de 1790 à 1801, a existé un diocèse constitutionnel de la Creuse ; remarquons que ce libellé ne permet pas de savoir où était la chaire (en latin : cathedra) de l'évêque constitutionnel ; toutefois, en Creuse, il n'y a guère d'incertitude ; vu que le chef-lieu, Guéret, était bien au centre du département, c'est certainement là que siégeait l'évêque constitutionnel, tout près du Commissaire de la République (le préfet), et placé sous sa surveillance vigilante et permanente...
  • en 1801, le concordat entre la République Française (dirigée à cette date par le Premier Consul Bonaparte, pas encore empereur) et le Saint-Siège (sous le pontificat de Pie VII) supprime les diocèses constitutionnels départementaux et recrée 30 diocèses catholiques en France, dont celui de Limoges, qui se compose cette fois-ci des trois départements limousins (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne) ; dans l'est creusois, il garde donc les douze paroisses enlevées au diocèse de Clermont en 1790, ainsi que la paroisse enlevée au diocèse de Bourges : ni vu ni connu, et hop je t'embrouille !...
  • en 1822, le diocèse de Tulle est recréé par le pape Pie VII ; dans son nouveau découpage, il reprend exactement et intégralement le département de la Corrèze ; le diocèse de Limoges ne garde donc que les départements de la Creuse et de la Haute-Vienne, sans modification jusqu'à nos jours.

Les communes qui ont changé de nom à la Révolution

La Révolution française modifia les noms de certaines communes : 

  • par souci de déchristianisation (noms contenant Notre-Dame, Saint / Sainte, Archevêque / Évêque, Abbaye / Moine / Nonne, Eglise / Chapelle / Temple, etc...) 
  • pour supprimer des références à l'Ancien Régime (noms contenant Roi / Roy / Royal / Louis /..., Château / Castel / Châtel / Fort / ..., Comte / Duc / ..., Noble, etc...)
  • par punition envers des communes qui ont résisté à la République (cas de Lyon qui est renommée "Ville Affranchie")
  • ou par simple désir de changement, par pulsion de rejet du "monde ancien" et des privilèges désormais abolis.
Remarquons le cas intéressant mais atypique de St Julien le Châtel : aux débuts de la République, les citoyens de la commune décident de proscrire le mot "Châtel", souvenir de la féodalité honnie et donc de l'Ancien Régime, et de le remplacer par un symbole fort des nouvelles valeurs révolutionnaires ; c'est ainsi que la commune devient... St Julien l'Egalité ! Imaginons maintenant la réaction du Commissaire de la République (préfet) de la Creuse, qui saute au plafond en apprenant la nouvelle : "En voilà des citoyens qui n'ont pas bien compris ce qu'on attendait d'eux ; on va leur mettre les points sur les i..." Et c'est ainsi que la commune change de nom pour la deuxième fois ; cette fois-ci, elle met enfin son saint patron Julien au rayon des antiquités, et elle devient "La Voise" (orthographe d'époque de la rivière Voueize, qui arrose le territoire communal). Voilà un nom un peu court et pas très poétique, mais politiquement correct ! Pour le même prix, on aurait pu choisir par exemple "Egalité sur Voise"... ou "La Voise Fraternelle"... ou encore "La Voise Lactée" (allusion à l'élevage de vaches laitières), voire même "La Voise de son Maître" (mais ce dernier nom aurait pu indisposer M. le Commissaire de la République...) Nos recherches ne nous ont pas permis de déterminer si les ci-devant fautifs ont fait l'objet d'une simple admonestation, ou s'ils ont fait connaissance avec la "machine à trancher les problèmes et à retrancher les fortes têtes", machine inventée par le célèbre Docteur Guillotin qui lui donna son nom ?...

La grande majorité des communes modifiées reprendront leur ancien nom quand Bonaparte parviendra au pouvoir et signera le concordat avec le pape Pie VII. Voici une liste de communes concernées dans nos trois paroisses de l'Est creusois (si vous en connaissez d'autres, merci de nous les signaler) :
Nom avant 1789
Nom sous la Révolution
Nom actuel, observations
BavilleLiberté sur CherBasville  (Nota : le Cher n'arrose pas cette commune !!
c'était peut-être un jeu de mots avec "Liberté chérie" ? )
Bord La RocheBord la Liberté(commune fusionnée avec Evaux)
Nota : La Roche était le nom de famille des 
La-Roche-Aymon, donc symbole de la noblesse.
Bord St GeorgesBord l'EgalitéBord St Georges
Boussac le ChâteauBoussac la Montagne
puis Boussac Ville
Boussac
Boussac les EglisesBoussac le BourgBoussac Bourg
Bussière St GeorgesBussière FrancheBussière St Georges
La ChapelleGigout, puis Gigonde-et-
la-Chapelle, puis Gigoux
(commune fusionnée avec Lépaud)
Le Chastelet-Landret 
(ou Landré)
Landret sur TardesBudelière (transfert du siège de la commune en 1851
après la fusion avec Ste Radegonde en 1834)
Evaux CampagneEvaux Fraternité(commune fusionnée avec Evaux, devenue ensuite
Evaux les Bains)
FayolleLa Montagne(commune fusionnée avec Sannat)
Lioux le MongeLes FrimasLioux les Monges (Nota : monges = moniales).
Lussac les NonesLussatLussat
MarsLemarsLes Mars
Le Mas d'ArtigesLe MasLe Mas d'Artige
Nota : Artige était un célèbre prieuré d'ermites, 
situé près de St Léonard de Noblat (Haute Vienne).
MautesManlhesMautes
La Mazière aux Bons HommesLa MazièreLa Mazière aux Bons Hommes
Nota : les Bons Hommes étaient des moines.
Moutier RoseilleLa Raison
puis Montierozeille
Moutier Rozeille
Nota : moutier = monastère, moulin du monastère.
Peyrat la NonièrePeyrat la MontagnePeyrat la Nonière
Nota : Nonière = lieu où habitent des nonnes
RochesRoche MalvalaiseRoches
St Avit le PauvreBoisSt Avit le Pauvre
St DenisLa Régénérée(commune fusionnée avec La Courtine)
St Dizier les DomainesDixier les PomainesSt Dizier les Domaines
St Georges NigremontSt Georges Ingremont 
puis
Pont Charoux St Georges
St Georges Nigremont
Nota : Pont Charoux (Pontcharraud) n'est devenue
commune indépendante de St Georges qu'en 1883
St HilaireRoseille la Montagne(commune fusionnée avec Moutier Rozeille)
St Julien la GenêteLagenetteSt Julien la Genête
St Julien le ChâtelSt Julien l'Egalité
puis La Voise
St Julien le Châtel
St LoupLes Landes LibresSt Loup
St MarienMaratSt Marien (Nota : en hommage au célèbre révolution-
naire Marat, assassiné en 1793)
St Martial le VieuxLe Mont VertSt Martial le Vieux
St Merd la BreuilleMont la Garde
puis St Médard la Breuille 
St Merd la Breuille
St Michel de VaisseLa Montagne des BoisSt Michel de Veisse
St Oradoux de ChirouzeMont de ChirouzeSt Oradoux de Chirouze
St Pardoux d'ArnetArnet LibreSt Pardoux d'Arnet
St Pardoux le PauvreLacombe la Liberté(commune fusionnée avec Sannat)
St Pierre le BostLes BoisSt Pierre le Bost
St PriestLa RépublicaineSt Priest
St Silvain BallerotBas le RocSt Silvain Bas le Roc
St Silvain sous ToulxSous ToulxSt Silvain sous Toulx
St SorninSur Chambon(commune fusionnée avec Chambon sur Voueize)
St Sulpice des ChampsLes Champs FroidsSt Sulpice les Champs
Ste FeyreFeyre la MontagneSte Feyre la Montagne
Ste RadegondeDes Cottes(commune fusionnée avec Le Châtelet puis Budelière)
Tercillac et St PaulTercillac LepeletierTercillat (Nota : en hommage au célèbre révolutionnaire
Lepeletier de St Fargeau, assassiné en 1793)
Toulx Ste CroixToulxToulx Ste Croix
La Tour St AustrilleJatour(commune fusionnée avec St Dizier La Tour)
Villefert ou VilleferreLibrefert(commune fusionnée avec Le Mas d'Artige)
Source de ces informations : Internet, et en particulier les sites de la carte de Cassini et Geneawiki 

Les commanderies et maisons des ordres militaires

Les ordres militaires sont des ordres religieux de moines-soldats, apparus au XI° siècle pour héberger et protéger les pèlerins, et en particulier (mais pas seulement) ceux qui se rendaient à Jérusalem ou à St Jacques de Compostelle, à une époque où les déplacements étaient lents, longs, difficiles et dangereux.

Deux de ces ordres ont eu des implantations, appelées "commanderies" ou "maisons" selon leur importance, dans l'Est creusois :

  • l'Ordre du Temple, dont les moines s'appelaient les "Templiers" ; il disparut de France à la suite d'un "procès politique" pour hérésie et immoralité, vers 1310, à l'époque du roi Philippe le Bel, dont l'objectif était surtout de récupérer les richesses de l'ordre... Il survécut encore quelques décennies en Espagne ;
  • l'Ordre de l'Hôpital, placé sous le patronage de St Jean-Baptiste, dont les moines s'appelaient les "Hospitaliers de St Jean de Jérusalem" (en abrégé "les Hospitaliers") ; il récupéra la plupart des commanderies et maisons de l'Ordre du Temple lors de sa disparition ; après la fin des croisades, il se replia sur l'île de Rhodes, puis en 1530 vers l'île de Malte, et devint donc l'Ordre de Malte ; pendant la Révolution, tous ses biens en France furent confisqués et nationalisés, comme tous les biens relevant de l'Eglise (en application de la Constitution civile du clergé) ; puis Bonaparte, en route pour la campagne d'Egypte, fit au passage la conquête de l'île de Malte en 1798. Bien que dépossédé de tout territoire, l'Ordre de Malte existe toujours, et il est aujourd'hui très actif dans le domaine caritatif ; par contre, l'orientation militaire de cet Ordre a complètement disparu.

Le tableau ci-dessous liste les implantations de ces deux Ordres dans le territoire de nos trois paroisses (tableau classé par ordre alphabétique de commune actuelle). Attention, ces Ordres possédaient également des biens immobiliers (paroisses entières, chapelles, moulins, étangs, terres agricoles, etc...) qui leurs rapportaient des revenus sans pour autant qu'ils y soient implantés ; ces biens immobiliers ne figurent donc pas dans le tableau.

Commune actuelle
Ordre
Etablissement, date de fondation approximative
AuzancesHôpital1211 - Courleix La Liève (selon certaines sources, ce site
 dépendait de la Commanderie de Tortebesse, en Auvergne)
BlaudeixTemple puis Hôpital1193 - Blaudeix
Bord St Georges (1)Temple puis Hôpital1289 - La Chapelle du Temple
BrousseHôpital1288 - Brousse
Bussière NouvelleHôpital1288 - Blavepeyre
La CourtineHôpital? - Commanderie du Grand Breuil, sur l'ex-paroisse du Trucq
CrocqHôpital1288 - Le Naberon (ou Nabeyron)
CrocqHôpital1374 - Montel Guillaume
FéniersTemple puis Hôpital1308 - Crabanat
FéniersHôpital1288 - Féniers
FlayatHôpital1293 - Salesses
Gentioux PigerollesTemple puis Hôpital1225 - Gentioux
Gentioux PigerollesHôpital1374 - Pallier
LavaufrancheHôpital1206 - Lavaufranche
Lioux les MongesTemple puis Hôpital1297 - Le Montel au Temple
MalleretHôpital1293 - Malleret
La Mazière aux Bons HommesHôpital1420 - La Mazière aux Bons Hommes (à l'époque au
diocèse de Clermont)
Parsac RimondeixTemple puis Hôpital1178 - Rimondeix
Parsac RimondeixTemple puis Hôpital1193 - Puy Mouillerat (chapelle Ste Madeleine, dite "de Malte")
St DometHôpital1180 - La Croix au Bost
TercillatTemple puis Hôpital1282 - Viviers
Source : Internet, et en particulier https://www.lesamisdelacreuse.fr/publications/nos-cahiers/17-cahier-no-08
(1) d'autres sources situent cette implantation vers Bosmoreau les Mines (au nord de Bourganeuf).

Les  collégiales


Une église collégiale est une église dans laquelle siègent des clercs (prêtres) appelés "chanoines" ; l'ensemble des chanoines d'une collégiale forme le "chapitre" ; ces chanoines font partie du clergé séculier, c'est à dire qu'ils dépendent de l'évêque du lieu, contrairement aux moines qui, eux, dépendent de leur ordre (ou congrégation), lequel dépend directement du pape (clergé régulier). Les chanoines ont chacun une stalle (siège) dans le choeur de l'église collégiale, où ils se réunissent plusieurs fois par jour pour prier et chanter l'office divin (messe, laudes, vêpres, complies...).

Le chapitre de la collégiale est en général fondé par un noble seigneur ou un riche bourgeois, appelé le fondateur, qui lui attribue une "dotation" assurant des revenus perpétuels (en théorie...), par exemple un domaine agricole ; ces revenus permettront aux chanoines de vivre sans trop de soucis matériels, donc de pouvoir se consacrer pleinement à leurs activités spirituelles... et de se trouver des successeurs "motivés"... En contrepartie, les chanoines devront dire à perpétuité des messes et des prières pour le salut de l'âme du fondateur et/ou de toute personne qu'il aura désignée, et éventuellement de s'acquitter de toute demande complémentaire du fondateur, par exemple d'asperger quotidiennement sa tombe avec de l'eau bénite en chantant le "De profundis" (psaume 129). Selon l'importance de la dotation, les chanoines peuvent être plus ou moins nombreux (entre 4 et 12 par chapitre en général).

Evidemment, certains chanoines ont eu la tentation de vendre tout ou partie des biens de la dotation pour en obtenir de l'argent frais, par exemple pour financer des travaux de bâtiment (entretien, rénovation, agrandissement, nouvelle construction, etc...), ou pour toute autre raison ; mais ce genre de manoeuvre compromet assurément la pérennité de la fondation à long terme... D'autre part, lorsque quelques siècles ont passé, la famille du fondateur peut disparaître (par absence d'héritier, revers de fortune, défaite militaire, épidémie, départ aux colonies, exil, etc...), et les chanoines peuvent en conséquence perdre de leur motivation : "quand le chat n'est plus là, les souris dansent..." Lorsque la situation devient manifestement sans issue, l'évêque peut alors décider de dissoudre le chapitre et d'abandonner la collégiale, ou de la transformer en église paroissiale "ordinaire", ou encore de la rétrocéder à un ordre religieux pour y établir un monastère, etc... Dans cette décision de l'évêque, les volontés du fondateur sont carrément oubliées...

Remarquons enfin que les chanoines étaient souvent mal vus de la population, perçus comme des privilégiés vivant tranquillement sur le dos du bon peuple, contrairement aux curés de paroisse qui, eux, étaient proches des habitants, dans leurs joies et dans leurs peines, et qui méritaient leur (maigre) salaire par leur travail pastoral... Ceci explique en partie la disparition "sans regrets" de nombreux chapitres de chanoines pendant les guerres de religions (XVI° siècle). En tout état de cause, cette histoire se termine en 1791, lorsque les biens de dotation, sources des revenus "réputés perpétuels" des chapitres, sont confisqués par l'Etat et vendus comme biens nationaux... pour en obtenir de l'argent frais !

Attention, pour les chanoines réguliers (qui ne dépendent pas hiérarchiquement de l'évêque du lieu mais de l'équivalent d'un Ordre monastique), voir la rubrique suivante.

Commune actuelle
Collégiale et date de fondation
Remarques
Aubusson1672 ou 1673 - Collégiale Notre Dametransfert à Aubusson de la collégiale de Moutier-Rozeille
Crocq1444 - Collégiale de la Ste Trinitéà l'époque au diocèse de Clermont ; chapitre fondé 
par Delphine de Montlaur
Evauxavant 937 - Collégiale St Pierre d'Evauxcollégiale transformée en chapitre régulier augustinien vers 1095
Moutier-Rozeilleavant 1000 - Collégiale St Martin de Moutier-Rozeilletransférée à Aubusson en 1672 ou 1673
St Dizier la Tour958 - Collégiale St Sauveur de La Tour St Austrillecollégiale transformée en monastère bénédictin vers 1095
Source principale de ces informations : livre "Collégiales et chanoines dans le centre de la France du Moyen Âge à la Révolution" par Anne Massoni (dir.), Editions Pulim (Presses Universitaires de Limoges), 2010

Les monastères, abbayes, prieurés, couvents, ...

Ci-dessous la liste des "établissements monastiques, religieux et assimilés" recensés dans le territoire de nos trois paroisses (aucun d'entre eux n'a passé la Révolution, mais certains ont été fondés après la Révolution).

  Les chanoines réguliers ont à peu près la même vie que les chanoines séculiers (voir la rubrique précédente), sauf qu'ils ne dépendent pas hiérarchiquement de l'évêque du lieu. Toutefois, cet évêque peut quand même leur confier la responsabilité pastorale de certaines paroisses (aujourd'hui nous dirions "en sous-traitance") ; on parle alors d'églises patronnées par les chanoines réguliers. Comme les moines, ils suivent une règle de vie : c'est en général la Règle de St Augustin, bien adaptée à leur mode de vie et à leur rôle apostolique dans une société profondément religieuse. Ils sont rattachés à une famille religieuse (équivalente d'un Ordre monastique) :

  • dans le diocèse de Limoges, la famille religieuse la plus connue est celle des "Chanoines Augustins Réguliers d'Aureil", fondée à Aureil (près de Limoges) dans les années 1080 par Saint Gaucher, et qui comptera jusqu'à une soixantaine de prieurés, dont plusieurs dans l'Est creusois ;
  • on peut également citer les "Chanoines Augustins Réguliers de Bénévent", dont l'abbaye fut fondée en 1080 par l'évêque de Limoges Guy de Léron, en un lieu appelé Segunzolas, qui prendra ensuite le nom de Bénévent l'Abbaye ;
  • autres monastères de chanoines augustins réguliers ayant quelques prieurés dans l'Est creusois : le monastère de Lesterps, fondé en 975 près de Confolens, en Charente, et qui passa aux Génovéfains en 1654 ; l'abbaye de St Léonard de Noblat fondée en 1105 en remplacement d'un collège de chanoines séculiers ;
  • mais le monastère de chanoines augustins réguliers le plus important pour l'Est creusois est évidemment celui d'Evaux, issu de la transformation de la collégiale vers 1095, et qui disposait de 71 prieurés dans toute la région... 
  • notons que l'Ordre des chanoines réguliers de Prémontré, fondé par St Norbert de Xanten au XI° siècle, n'a eu aucune implantation en Creuse.
 A remarquer : l'énorme supériorité numérique des ordres masculins sur les ordres féminins ; de nos jours, la situation s'est inversée...
Commune actuelle
Ordre
Etablissement, date de fondation
Arfeuille-ChâtainAugustinavant 1119 - Prieuré St Martial d'Arfeuille des chanoines augustins réguliers d'Evaux
Arfeuille-ChâtainAugustinavant 1119 - Prieuré (St Jacques ?) de Châtain des chanoines augustins réguliers d'Evaux
AubussonClunisien (bénédictin)? - Prieuré de l'Invention de la Ste Croix, rattaché à l'abbaye bénédictine clunisienne St Martial de Limoges
AubussonFranciscain1614 - Couvent des Récollets
AubussonFilles de la Charité1875 - Maison des Filles de la Charité de St Vincent de Paul
AuzancesAugustinavant 1119 - Prieuré St Jacques d'Auzances des chanoines augustins réguliers d'Evaux
BanizeBénédictin? - Prieuré St Sulpice dépendant de l'abbaye bénédictine St Pierre d'Uzerche (Corrèze)
BasvilleBénédictinavant 1278 - Prieuré dépendant de l'abbaye bénédictine de St Alyre à Clermont Ferrand
Beissat
Casadéen
(bénédictin)
? - Prieuré St Pierre de Beissat rattaché à l'abbaye bénédictine de La Chaise Dieu (Haute Loire)
BétêteDalon puis Cistercien (bénédictin)1140 - Abbaye bénédictine de Prébenoît - devenue cistercienne en 1162
BlessacFontevriste? - Prieuré de la Ste Vierge de Blessac
Bord-St-GeorgesGrandmontain? - Celle (prieuré) Notre Dame de Jaillat 
Bord-St-GeorgesFontevriste? - Prieuré St Jacques le Majeur des Fougères
Bord-St-GeorgesFontevriste? - Prieuré St Pierre de Bournet
Boussac-BourgAugustinavant 1119 - Prieuré St Martin de Boussac-les-Eglises des chanoines augustins réguliers d'Evaux
BudelièreAugustinavant 1119 - Prieuré St Martial de Châtelet-André des chanoines augustins réguliers d'Evaux
BudelièreAugustinvers 1100 - Prieuré Ste Radegonde des chanoines augustins réguliers d'Evaux
Bussière-NouvelleAugustinavant 1119 - Prieuré St Pierre de Bussière-Nouvelle des chanoines augustins réguliers d'Evaux
La-Celle-sous-GouzonBénédictin924 - Prieuré rattaché à l'abbaye bénédictine St Pierre de Solignac (près de Limoges)
La CelletteBénédictin1144 - Prieuré de l'Assomption de la Vierge, rattaché à l'abbaye bénédictine St Pierre de Mozac (Puy de Dôme, près de Riom)
La CelletteCasadéen (bénédictin)? - Prieuré St Pierre, rattaché à l'abbaye bénédictine de La Chaise Dieu (Haute Loire)
Chambon-sur-VoueizeBénédictin857 - Monastère devenu Abbatiale Ste Valérie  
ChambonchardAugustinavant 1119 - Prieuré St Pardoux de Chambonchard des chanoines augustins réguliers d'Evaux
CharronBénédictin? - Prieuré St Martin de Charron, rattaché à l'abbaye bénédictine de St Genou (Indre, près de Buzançais)
Châtelus-MalvaleixAugustin1444 - Prieuré St Pierre des chanoines augustins réguliers d'Aureil
ChénéraillesAugustin? - Prieuré St Barthélémy des chanoines augustins réguliers de Bénévent
ClairavauxClunisien (bénédictin)? - Prieuré Notre Dame rattaché à l'abbaye bénédictine clunisienne St Martial de Limoges
ClugnatAugustinavant 1119 - Prieuré St Martial et St Jean des chanoines augustins réguliers d'Evaux
La CourtineBénédictinIX° ou X° siècle - Prieuré Notre-Dame dépendant du prieuré bénédictin St-Michel-des-Anges, de St Angel (près d'Ussel), lui-même dépendant de l'abbaye bénédictine St Sauveur de Charroux (sud du département de la Vienne)
La CourtineSoeurs de la Croixentre 1840 et 1845 - Couvent des Soeurs de la Croix - il deviendra ensuite une école congrégationiste pour jeunes filles.
La CourtineFontevriste? - Prieuré du Trucq
La CourtineBénédictin? - Prieuré St Loup de La Daigue rattaché à l'abbaye bénédictine St André de Meymac (près d'Ussel) ; une autre source indique que ce prieuré était rattaché à l'abbaye bénédictine de La Chaise Dieu (Haute-Loire)
DomeyrotAugustinavant 1119 - Prieuré St Martial de Domeyrot des chanoines augustins réguliers d'Evaux
Evaux-les-BainsAugustin puis Génovéfainvers 1095 - ex-collégiale St Pierre, transformée en chapitre régulier d'augustins ; deviendra monastère génovéfain au XVI° siècle
Evaux-les-BainsAugustinavant 1119 - Prieuré St Marien d'Entraigues des chanoines augustins réguliers d'Evaux
Evaux-les-BainsSoeurs du Verbe incarné1827 - 1925 ; fondation en 1827 par Mère Marie de Jésus du Bourg
Evaux-les-BainsFranciscain1925 - Monastère des Franciscaines
FelletinClunisien (bénédictin)? - Prieuré Ste Valérie, rattaché à l'abbaye bénédictine clunisienne St Martial de Limoges
FelletinDominicainfin XVI° siècle - Couvent des Jacobins (existence très brève)
FontanièresAugustinaprès 1158 - Prieuré St Blaise de Fontanières des chanoines augustins réguliers d'Evaux
GenouillacBénédictin? - Prieuré St Pierre de Genouillac, dépendant de l'abbaye du Bourg-Dieu de Déols (Indre, près de Châteauroux)
GenouillacAugustin? - Prieuré St Barthélémy d'Ambeau des chanoines augustins réguliers de Bénévent
Gentioux-Pigerolles
Casadéen
(bénédictin)
? - Prieuré St Etienne de Pigerolles, rattaché à l'abbaye bénédictine de La Chaise Dieu (Haute Loire)
GouzonAugustin? - Prieuré St Martin des chanoines augustins réguliers de Lesterps 
JaleschesAugustinaprès 1158 - Prieuré St Léger et St Julien de Jalesches des chanoines augustins réguliers d'Evaux
JarnagesBénédictin? - Prieuré St Michel, rattaché à l'abbaye bénédictine de Cluse (Piémont, Italie), puis repris à la fin du XIII° siècle par l'abbaye bénédictine St Martial de Limoges
LadapeyreAugustinavant 1119 - Prieuré St Sulpice de Ladapeyre des chanoines augustins réguliers d'Evaux
LeyratAugustinavant 1119 - Prieuré St Désiré de Leyrat des chanoines augustins réguliers d'Evaux
Lioux-les- MongesBénédictin? - Prieuré dépendant de l'abbaye St Pierre de Beaumont (abbaye bénédictine de femmes près de Clermont)
LupersatAugustinavant 1119 - Prieuré St Aloud (?) de Lupersat des chanoines augustins réguliers d'Evaux
LussatAugustin? - Prieuré St Jean l'Hermite des chanoines augustins réguliers d'Aureil
Magnat-l'EtrangeBénédictin? - Prieuré Notre Dame de Magnat l'Estranges, dépendant de l'abbaye du 
Bourg-Dieu de Déols (Indre, près de Châteauroux)
MainsatClunisien (bénédictin)? - Prieuré rattaché à l'abbaye bénédictine clunisienne de Souvigny (Allier, près de Moulins)
Malleret-BoussacAugustinavant 1119 - Prieuré St Martial de Champeix des chanoines augustins réguliers d'Evaux
La-Mazière-aux Bons-HommesGrandmontaindébut XII° siècle - Prieuré de l'ordre de Grandmont, implanté sur le site du château de Cherbaudy ; en 1420 il devient maison de l'Ordre de l'Hôpital, annexe de la Commanderie de Tortebesse (Puy-de-Dôme)
MérinchalUrsulines? - Couvent des Ursulines de Chavagnes en Paillers (Vendée) - toujours existant en 2022
NouhantBénédictin? - Prieuré St Martin de Nouhant, dépendant de l'abbaye du Bourg-Dieu de Déols (Indre, près de Châteauroux)
NouhantAugustin? - Prieuré du Boueix des chanoines augustins réguliers de St Léonard de Noblat
NouzerinesBénédictin? - Prieuré Ste Clémence de Nouzerines, dépendant de l'abbaye du Bourg-Dieu de Déols (Indre, près de Châteauroux)
Parsac-RimondeixAugustinavant 1119 - Prieuré St Martin de Parsac des chanoines augustins réguliers d'Evaux
Peyrat-la-NonièreDalon puis Cistercien (bénédictin)1119 ou 1121 ? - Abbaye de Bonlieu - devenue cistercienne en 1162
Peyrat-la-NonièreClunisien (bénédictin)? - Prieuré St Denis rattaché à l'abbaye bénédictine clunisienne St Martial de Limoges
Peyrat-la-NonièreAugustinavant 1119 - Prieuré St Vincent de Peyrat la Nonière, des chanoines augustins réguliers d'Evaux
ReterreAugustinavant 1119 - Prieuré St Martin de Reterre des chanoines augustins réguliers d'Evaux
RougnatAugustinavant 1119 - Prieuré St Jean-Baptiste et St Laurent de Rougnat des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-AlpinienAugustin? - Prieuré St Alpinien des chanoines augustins réguliers de Lesterps
St-Dizier-la-TourBénédictinvers 1095 - transformation de la collégiale St Sauveur de La Tour St Austrille en monastère bénédictin, dépendant de l'abbaye du Bourg-Dieu de Déols (Indre, près de Châteauroux)
St-DometAugustinavant 1119 - Prieuré St Domet des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-FrionFontevriste? - Prieuré Notre Dame de Fontfeyne
St-FrionAntonin? - Monastère de La Chassagne St Antoine
St-Georges-NigremontAugustinavant 1119 - Prieuré St Georges des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-Julien-la-GenêteAugustinavant 1119 - Prieuré St Julien des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-LoupAugustinavant 1119 - Prieuré St Loup des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-Marc-à-FrongierAugustin? - Prieuré St Marc des chanoines augustins réguliers de Lesterps
St-MarienAugustin1110-1125 - Prieuré St Marien des chanoines augustins réguliers d'Aureil
St-Michel-de-VeisseClunisien (bénédictin)? - Prieuré St Michel rattaché à l'abbaye bénédictine clunisienne St Martial de Limoges
St Oradoux de ChirouzeBénédictin? - Prieuré St Oradour rattaché à l'abbaye bénédictine St André de Meymac (près d'Ussel)
St-Pardoux-d'ArnetArtigien1158 (?) - Prieuré Ste Catherine - Ermites de l'Ordre de l'Artige 
St-Pardoux-d'ArnetFontevriste? - Prieuré de la Ste Vierge d'Arfeuille
St-Pardoux-le-NeufFontevriste? - Prieuré St Pardoux de Bosroger
St-Pardoux-les-CardsAugustinentre 1119 et 1158 - Prieuré St Pardoux des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-Pierre-le-BostAugustinavant 1119 - Prieuré St Pierre des chanoines augustins réguliers d'Evaux
St-Silvain-sous-ToulxAugustinavant 1119 - Prieuré St Silvain des chanoines augustins réguliers d'Evaux
La Serre-Bussière-VieilleAugustinentre 1119 et 1158 - Prieuré St Pardoux de La Serre des chanoines augustins réguliers d'Evaux
TardesAugustinentre 1119 et 1158 - Prieuré St Pierre de Tardes des chanoines augustins réguliers d'Evaux
TercillatBénédictin? - Prieuré du Mas St Paul, dépendant de l'abbaye du Bourg-Dieu de Déols (près de Châteauroux)
Toulx-Ste-CroixBénédictin? - Prieuré Notre Dame du Pradeau, dépendant de l'abbaye du Bourg-Dieu de Déols (Indre, près de Châteauroux)
Toulx-Ste-CroixAugustinavant 1119 - Prieuré St Martial de Toulx Ste Croix des chanoines augustins réguliers d'Evaux
VallièreClunisien (bénédictin)? - Prieuré St Martin rattaché à l'abbaye clunisienne bénédictine St Martial de Limoges
Source principale de ces informations : site Internet https://grandmont.pagesperso-orange.fr/index.html  

Les congrégations enseignantes et soignantes

Les lois de 1901 et 1904 (expulsion des congrégations enseignantes) entraînèrent la fermeture de toutes les écoles privées (ou leur reconversion en école publique, cas assez rare). Du côté des hospices, hôpitaux et autres maisons médicales, la situation est différente : les religieux et religieuses qui y travaillent ne sont en général pas expulsés, mais sont remplacés progressivement et "en douceur" par du personnel non religieux... ce qui coûtera beaucoup plus cher à la Sécurité Sociale...

 Commune actuelle
Famille religieuse
Etablissement et dates
AubussonFrères des écoles chrétiennes (lasalliens)1835-1904 - Ecole de garçons
AubussonSœurs de la CroixXIX° siècle - Ecole de filles
AubussonSoeurs de l'Instruction ChrétienneXIX° siècle - Ecole de filles
AubussonFilles de la Charité de St Vincent de Paul?
AuzancesFrères des écoles chrétiennes (lasalliens)XIX° siècle - Ecole de garçons
Chambon sur VoueizeSœurs du Sauveur et de la Ste Vierge de La Souterraine1890-? : Hôpital
CrocqSœurs hospitalières de Saint-Roch de Felletin1853-1904 : Ecole
EvauxFrères (congrégation à préciser ?)XIX° siècle - Ecole de garçons
FelletinFrères des écoles chrétiennes (lasalliens)XIX° siècle - Ecole de garçons
FelletinSœurs hospitalières de Saint-Roch de Felletin1802-1943 : Hôtel-Dieu
180x-1904 : Ecole St Roch
Lavaveix les MinesFilles de la Charité de St Vincent de Paul?
MainsatSœurs de la Charité de St Vincent de Paul1883-1904 : Ecole enfantine
MainsatFrères (congrégation à préciser ?)XIX° siècle - Ecole de garçons
=> Ce tableau est très incomplet... Toute information complémentaire sera la bienvenue, merci !